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Onze montées à leur actif, en moins de 24 heures, chacun sur un vélo, les descentes s’effectuant en voiture. Jean-Pascal Roux détient le record par Bedoin ; Stéphane Rubio par Malaucène. Deux authentiques exploits qui méritent bien quelques explications.

INTERVIEW de Stéphane Rubio et Jean-Pascal Roux.

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> Pourquoi ces records ?
Jean-Pascal Roux : Plutôt que de record, je préfère parler de défi. Il n’y a rien d’homologué et j’ai envie de dire que c’est simplement un truc entre moi et un morceau de caillou. Un défi humain avec un minéral mythique. Dans notre quotidien, nous ne risquons plus grand chose et je crois que nous appartenons aujourd’hui à une société de l’extrême. J’ai simplement recherché à repousser mes limites dans une activité que je connais bien.

Stéphane Rubio : Au mois de mai 2006, j’ai gravi à dix reprises le Ventoux en partant de Malaucène et en réalisant une montée par Bedoin. Avec du recul, pour améliorer la performance, je savais qu’il fallait gagner du temps avec la voiture dans les descentes où il y avait beaucoup de circulation.
Je dois reconnaître que le défi est plus facile à réaliser qu’à expliquer. Ce qui est sûr, c’est qu’à cette période de ma vie, j’ai eu besoin de me prouver certaines choses. En 1993, J’ai été coureur professionnel pendant un an dans l’équipe belge Saxon, période au cours de laquelle, je ne savais même pas ce que c’était que de franchir un col. J’ai fait un break avec le vélo pendant six ans.

> Qu’avez-vous envie de dire à ceux qui doutent de vos exploits ou ceux qui disent que de toute manière, pour réussir ce genre de défi, il faut être dopé ?
Jean-Pascal Roux : Pour rassurer tous les sceptiques – un réflexe bien français – j’ai envie de dire qu’on ne s’engage pas dans ce genre d’aventure pour le plaisir des autres. Ces défis ne servent à rien sinon à marquer son empreinte et à se prouver qu’on est capable de le faire. Peut-être, tout simplement, par esprit de gloriole. Si les gens se dopent dans le cyclisme comme dans d’autres sports, c’est parce qu’il y a de l’argent en jeu mais aussi un classement. Rien à voir, en tout cas, avec une succession de montées du Ventoux.

Stéphane Rubio : Je sais comment je l’ai concrétisé, j’en ai bavé et cela me suffit. Je suis d’accord, il y aura toujours les sceptiques qui, si je n’avais réalisé que cinq montées auraient dit « s’il en avait pris plus, il serait allé plus loin ! » mais je m’en fou. J’ai été cycliste professionnel très peu de temps mais, sur le sujet, je reste extrêmement lucide.

> Quand est-ce que vous avez vraiment eu la sensation de côtoyer la souffrance ?
Jean-Pascal Roux : Les cinq premières montées, c’était un peu de la rigolade car, gravies à une allure d’entraînement. En revanche, pendant la descente, dans la voiture, j’ai eu des crampes au couturier pendant dix bonnes minutes. Je me suis dit qu’il était bien possible que je n’aille pas jusqu’au bout. En définitive, je venais d’être victime de la chaleur et ce n’est qu’au cours de la septième montée que j’ai pu retrouver des températures plus fraîches. A partir de la neuvième ascension, j’avais mal partout : aux genoux, au dos mais le plus éprouvant, c’était le ventre. Pas facile de gérer la nourriture avec les différences d’altitude.

Stéphane Rubio : Jusqu’à la sixième ascension, tout se passait bien avant que  que je ne sois pris d’une crise de colique. J’ai dû m’arrêter à deux reprises et j’ai cru que j’allais abandonner.
Un curieux m’a donné de l’imodium qui m’a permis de poursuivre mon pari fou.

> Que pense Jean-Pascal du record de Stéphane ?

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Stéphane a vraiment réalisé un truc car il n’a été, à aucun moment, aidé par les conditions météorologiques. Il y avait du vent du sud défavorable et cela n’a pas été facile pour lui.

> Et Stéphane, du record de Jean-Pascal ?
Je me dis déjà qu’à 42 ans, je ne sais pas si je ferai encore du vélo. Il pèse treize kilos de plus que moi et je peux vous assurer que cela compte beaucoup en montée. Je ne peux que lui tirer mon chapeau.

> Pourquoi le Ventoux fascine ?
Jean-Pascal Roux : Demandez donc à Pétrarque ! C’est une montagne, plantée au cœur de la Provence et non un col servant de passage. Le Ventoux est un aimant qui attire aussi bien les regards que les cyclistes, les randonneurs, les motards, les pilotes de voitures… Avec le Ventoux, on se rapproche du ciel.

Stéphane Rubio : Le Géant de Provence est magique. On dort à ses pieds et lorsque l’on fait une sortie, c’est toujours pour se régaler. En fonction du temps, de l’heure et des saisons, le Ventoux ne propose jamais la même image.

> Qui va battre votre record ?
Jean-Pascal Roux : Un bon… Battre mon record, c’est réaliser une ascension de plus en 24 heures mais non pas réduire mon temps. Ce qui équivaudra à gagner douze heures soit 8% du chrono.

Stéphane Rubio : Par Bedoin, ce sera très difficile de battre le record de Jean-Pascal. Par Malaucène en revanche, il est tout à fait envisageable de réaliser douze ascensions à condition de gagner du temps dans les descentes en voiture.

> Quel est le programme de votre entraîne-ment hebdomadaire ?
Jean-Pascal Roux : Je ne fais jamais plus de 500 Km par semaine. En principe, je me cantonne à 350 Km en fonction notamment de mes activités professionnelles. En 2006, j’ai roulé 16 000 Km.

Stéphane Rubio : Je roule 15 à 20 heures par semaine soit, en moyenne, 500 à 600 Km. Avant de réaliser mes onze ascensions en 24 heures, j’avais effectué 3 300 Km dans le mois. L’an dernier, j’ai fait plus de 27 000 Km sur une selle de vélo avec, en prime, quelque 78 montées du Ventoux.

> Quelle a été votre première rencontre avec le milieu du cyclisme ?
Jean-Pascal Roux : Je peux presque dire que j’ai pédalé avant d’avoir su marcher. Très jeune, j’ai pu goûter à la compétition avec un titre notamment de champion d’Auvergne junior, ma région d’origine.

Stéphane Rubio : J’ai commencé la compétition à l’âge de 13 ans mais môme, j’ai toujours été sur un vélo. Champion de Picardie en senior, 34ème au championnat de France amateur, j’ai été sélectionné en équipe de France junior et présélectionné aux championnats du monde contre la montre par équipe.

> Quel va être votre prochain défi ?
Jean-Pascal Roux : Monter un centre d’entraînement permanent pour le cyclisme à Bedoin et continuer ainsi à faire partager ma passion du vélo et du Ventoux. Des partenaires m’ont déjà assuré de leur soutien et je suis en train de multiplier les contacts pour démontrer l’intérêt d’un tel projet dans une région bénie des Dieux pour la pratique du vélo.

Stéphane Rubio : Réussir mon brevet d’état d’éducateur sportif.

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